À la mi-janvier, le Comité pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) du Conseil de l’Europe a publié son rapport sur la Suisse. Ce rapport fait suite à la visite en Suisse de la CPT qui s’est déroulée du 19 au 28 mars 2024. Ses observations se sont concentrées sur la police et la détention préventive dans les cantons de Genève, de Fribourg, du Valais et de Vaud. Concernant la police, le CPT a relevé un nombre important d’allégations portant sur des mauvais traitements et des usages excessifs de la force. Le comité reproche une nouvelle fois le manque d’efficacité du mécanisme de plainte contre les mauvais traitements policiers.

Il soulève par ailleurs les difficultés des personnes arrêtées à accéder à des soins médicaux ou le non-respect du droit à l’avocat de la première heure, notamment à Lausanne, Genève et Sion. Quant aux conditions de détention, la situation serait particulièrement inquiétante à l’hôtel de la police municipale de Lausanne, où la durée des détentions excède souvent très largement la limite légale de 48 heures. Et en ce qui concerne la détention provisoire, la sempiternelle surpopulation carcérale dans les établissements de Champ-Dollon et de Bois-Mermet, dont les taux d’occupation atteignent 132% et 166%, est à nouveau au chapitre.