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Plaidoyer 03/2019
21.05.2019
Dernière mise à jour:
27.05.2019
Suzanne Pasquier
L’Institut fédéral de la propriété intellectuelle (IPI) a récemment dressé un bilan positif de la lutte contre les utilisations abusives de la «marque Suisse». Ce n’est pas le travail qui manque dans ce domaine, car le «made in Switzerland» ou la croix blanche sur fond rouge sont prisés par un certain nombre de fabricants du monde entier, afin de faire vendre des montres, du chocolat, des produits laitiers et...
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AbonnementL’Institut fédéral de la propriété intellectuelle (IPI) a récemment dressé un bilan positif de la lutte contre les utilisations abusives de la «marque Suisse». Ce n’est pas le travail qui manque dans ce domaine, car le «made in Switzerland» ou la croix blanche sur fond rouge sont prisés par un certain nombre de fabricants du monde entier, afin de faire vendre des montres, du chocolat, des produits laitiers et bien d’autres marchandises. Quand l’infraction a lieu à l’étranger, les ambassades suisses jouent un rôle actif en surveillant les registres des marques, puis en signalant les abus détectés à l’IPI. Car l’affaire est sérieuse. Il s’agit ni plus ni moins de «garantir la bonne réputation» de la «marque Suisse», qui est «synonyme de grande fiabilité et de haute qualité partout dans le monde», martèle l’IPI.
L’Institut fédéral nous apprend aussi que la Chine se montre particulièrement coopérative dans la lutte contre ces fraudes, grâce aux interventions de l’office chinois des marques. A la faveur de cette collaboration, la Suisse n’a finalement dû intervenir que dans 34 cas en Chine, en 2018. «A la lumière de ces résultats, le dialogue entre les deux pays, qui se rencontrent annuellement à Pékin ou à Shanghai, porte ses fruits», se félicite l’IPI.
La Suisse ne ménage pas sa peine et ne faiblit pas, quand l’usage de la «marque Suisse» est en jeu. Imaginez qu’on puisse retrouver une croix blanche sur fond rouge apposée sur un yaourt 100% chinois… Impensable. Ce risque vaut bien qu’on mobilise l’Ambassade de Suisse en Chine.
A l’heure où l’IPI dressait son bilan, on apprenait que le président Ueli Maurer avait signé, à Pékin, un accord de participation aux Nouvelles routes de la soie, ce gigantesque plan d’investissements dans les pays de transit des exportations chinoises. Aux esprits chagrins qui critiquent la coopération avec un pays violant massivement les droits humains, les autorités helvétiques répliquent que «les accords que l’on signe contiennent des principes démocratiques». C’est tout l’art de relativiser le dégât d’image, quand les enjeux économiques sont énormes.
Mais, à quand un registre des droits humains qui consignerait les atteintes aussi sûrement que les abus de la «marque Suisse»?