Sonia Liang travaille auprès de l’organisation d’entraide International Bridges to Justice (IBJ) comme responsable de programmes. «Nous nous engageons à ce que chaque être humain ait droit à être représenté de manière compétente et ait accès à une procédure juridique équitable, notamment en abolissant, encore de notre vivant, la torture comme méthodes d’investigation».
L’organisation non gouvernementale basée à Genève existe depuis l’an 2000 et occupe, dans le monde, environ 40 personnes. L’ONG a obtenu certains résultats. Elle a notamment formé aujourd’hui plus de 23 000 avocats, d’après ses propres chiffres, lesquels ont à leur tour représenté plus de 31 000 accusés. Les collaborateurs d’IBJ ont pris, ensemble, plus de 8000 cas en main. L’organisation a conduit, dans les pays en développement, plus de 600 campagnes de sensibilisation aux problèmes juridiques qui se posent.
Quels sont concrètement les succès obtenus? Selon Sonia Liang, IBJ a par exemple permis au Cambodge de réduire les taux de mauvais traitements des personnes se trouvant en garde à vue, entre 2011 et 2012, de plus de 95% à 5%. L’organisation a développé plusieurs outils pour soutenir les avocats de la défense. C’est surtout internet qui sert d’instrument de contact et de propagation des moyens d’action.
• La plateforme Elearning.ibj.org propose diverses formations juridiques. Elles consistent en des textes, des vidéos, des diaporamas et de courts examens. Les avocats en retirent un enseignement portant avant tout sur le droit procédural, ayant pour but d’améliorer la défense de leurs clients.
• La plateforme Defensewiki.ibj.org propose aux avocats des pays en développement de la jurisprudence, des recueils de lois, des contrats et d’autres documents utiles à leur pratique. Selon Sonia Liang, cette plateforme et celle destinée à l’E-learning sont devenues des outils importants pour les pénalistes du tiers-monde et, à ce jour, sont utilisées par plus de 7 millions de personnes.
• Ibj soutient le réseau en ligne «Justice Makers» (http://www.ibj.org/programs/justicemakers/about). Il s’agit, ici, pour l’organisation de transmettre les adresses de défenseurs des droits de l’homme et de mettre à leur disposition des subventions et un support spécialisé. Par ce réseau, l’organisation entend donner aux avocats la compétence de mettre sur pied, déjà sur place, des campagnes de sensibilisation ou des cours consacrés à la défense juridique. Actuellement, une soixantaine de personnes y participent, venant de Colombie, du Pakistan, de l’Indonésie, de la République démocratique du Congo et de l’Afghanistan.
Accès rapide à un avocat
En outre, IBJ possède ses propres bureaux au Burundi, en Chine, en Inde, au Cambodge, au Rwanda et au Zimbabwe. «Dans ces pays, nous formons les policiers et les avocats, nous venons appuyer les défenseurs pénaux et tentons de modifier la manière dont le système pénal fonctionne», explique Sonia Liang.
De plus, IBJ met des bureaux à disposition des avocats, afin de leur permettre d’offrir leurs services, dans la mesure du possible, à un stade précoce de la procédure. «L’accès rapide à un avocat est le fondement de la stratégie de prévention de la torture d’IBJ», relate la responsable. Parce que les mauvais traitements suivent souvent de près l’incarcération ou les premiers jours d’emprisonnement, la présence d’un avocat lors de cette phase de la procédure est nécessaire, afin d’éviter le plus grand nombre d’abus.