Accroissement de l’offre numérique
L’Université de Genève a conclu un partenariat avec Coursera pour mettre à disposition des MOOC, acronyme signifiant «Massive Open Online Course». Au début de l’année, l’Université a offert à ces étudiants la possibilité de bénéficier de formations en ligne gratuites avec une sélection disponible sur la plateforme de l’initiative Coursera1. Les 17 000 inscriptions au cours de rédaction des contrats du Professeur Sylvain Marchand démontrent l’engouement suscité par ce nouveau mode d’apprentissage2.
L’approche du monde universitaire est assez traditionnelle: l’enseignement est délivré dans le cadre du cursus universitaire (xMOOC) et les échanges entre les étudiants sont modérés, voire inexistants, tout comme dans un cours ex cathedra. Les discussions durant les pauses ainsi que les questions au professeur en moins.
Le numérique apporte un complément à l’étudiant sans pour autant se substituer à l’enseignement présentiel. Les professionnels aguerris en quête d’amélioration pourraient, a contrario, trouver leur bonheur en se limitant à des supports numériques facilement transposable à un travail à plein temps.
Forte de ce constat, l’Université de Genève a mis en place une Cellule MOOC pour analyser l’implémentation de l’apprentissage en ligne dans le cursus universitaire. Cette cellule pourra, sans nul doute, tirer un constat particulier sur cette période d’enseignement à distance forcée.
Réflexions pédagogiques
La numérisation de l’acquisition des compétences amène les universités à accompagner les étudiants dans le choix de l’offre et à réfléchir autrement l’enseignement, tout en assurant le maintien d’un tronc commun jusqu’au bachelor.
A titre exemplatif, le principe pédagogique de la classe inversée, à savoir l’acquisition des connaissances en ligne et les «travaux pratiques» en présentiel, permettrait d’augmenter les échanges durant les cours. Bien évidemment, il faut repenser l’organisation même des études, notamment en termes de nombre de participants en présentiel.
Doutes sur la certification des compétences
De manière générale, les MOOCs permettent une évaluation par deux biais. D’une part, les quiz qui sont des questionnaires à choix multiples ou à réponse courte. D’autre part, le Peer Grading ou les devoirs évalués par les pairs. Il semble assez évident qu’une certification de la formation sur cette seule base prête le flanc à la critique.
Garde-fous indispensables
Tant la structure de l’offre actuelle que le comportement des enseignants prouvent que les MOOCs ont des limites. L’enseignement sans prérequis et communautaire prôné par les connectivistes semble difficilement transposable sans garde-fou.
L’accompagnement des universités dans cette révolution inévitable est bienvenu. Il permettra d’assurer une cohérence afin d’éviter le risque de confusion et de valoriser les compétences réelles des diplômés lors des processus de recrutement.